Pour appréhender la notion d’espace pédagogique, il est nécessaire de se départir de l’impression première et d’explorer les caractéristiques de l’interaction qui s’y déroule. L’espace pédagogique est ainsi entendu dans une acception microsociologique, centré sur les relations enseignant/élèves. Il est dès lors possible de passer des faits aux symboles et de définir trois conceptions différentes mais complémentaires de l’espace pédagogique.
Traditionnellement associée à l’expérience de la temporalité, la relation au monde sonore est aujourd’hui de plus en plus souvent envisagée en termes de spatialité. En quoi ce phénomène, marqué par l’émergence du paradigme d’espace sonore, témoigne-t-il d’un remaniement catégoriel général, auquel contribuent le développement des théories de la perception, la montée de la conscience environnementale et l’ouverture de nouveaux champs de recherche artistique ? Ancrée dans trois contextes spécifiques : ceux de l’écologie acoustique, de la linguistique et de la musique contemporaine, l’analyse amène à s’interroger sur la façon dont la remise en cause d’un certain nombre d’habitudes et de repères culturels constitue aujourd’hui une invitation à l’exploration de nouvelles formes de relations au phénomène sonore, au temps et à l’espace.
L'île des Pins, au Sud-est de la Grande Terre calédonienne vit aujourd'hui au rythme des arrivées du Betico1 et des paquebots de croisière australiens. Habitée par les Kunié depuis près de 3000 ans, elle fut aussi un lieu de déportation pour 900 Kanak catholiques exilés de Maré qui fondèrent la mission du Nord de l'île en novembre 1870 et pour les déportés de la Commune en 1872, condamnés à la déportation simple, puis jusqu’en 1909 pour les bagnards condamnés à la transportation et à la relégation. L’installation d’un Territoire Pénitentiaire sur la partie Ouest de l’île a fortement modifié l’espace insulaire, laissant dans le paysage Kunié d’importantes traces patrimoniales et des infrastructures toujours en service. Cet article rend compte succinctement des changements spatiaux opérés par l’installation du bagne, de leurs effets sur la population Kunié et l’organisation spatiale insulaire.
La religion, la politique, la famille, l’art, le droit ou encore l’économie sont des systèmes sociaux relativement autonomes, parce que valorisant des formes interactionnelles particulières, mais également solidaires entre eux dans la mesure où ils appartiennent tous à une même structure : l’espace social. L’objectif de cette étude sociosémiotique sera d’organiser ces divers systèmes dans un ensemble global – dans un carré sémiotique –, de sorte à rendre compte des différentes stratégies de sens susceptibles d’être normées socialement. En nous intéressant, en fin de travail, plus spécifiquement au système économique, nous verrons par ailleurs que notre modèle pourrait servir à décrire les principaux styles stratégiques pouvant être convoqués par les acteurs sociaux lorsqu’ils interagissent dans leurs pratiques quotidiennes.
Les Rêveries du promeneur solitaire (1776-1778) forment une œuvre autobiographique originale où l’écriture de soi ne se fonde pas sur les événements de la temporalité propre à l’existence, mais davantage sur une cosmologie intime des lieux explorés. Décrivant la géographie des espaces traversés, le penseur s’immerge dans une nature salvatrice lui ouvrant la voie de l’introspection. Loin d’être réduits aux simples circonstants d’un récit autobiographique, les espaces de la nature se muent en guides sémiosiques propices à la contemplation, l’extase puis la rêverie. Le balancement du corps, bercé par les eaux de l’île, impulse également un souffle créateur. De la promenade réelle naît donc un espace textuel, promenade littéraire, caractéristique de l’écriture de soi.
Cette étude fait partie d'un programme de recherche visant à mieux comprendre les raisons des ressortissants d'Afrique subsaharienne francophones à s'installer en Europe et particulièrement en France. En nous appuyant de façon métaphorique sur la définition de la motivation de Vallerand et Thill (1993) nous avons créé un questionnaire anonyme pour recueillir des données sur la construction du processus de migration. Tous les participants (N: 318) sont des citoyens des pays francophones d'Afrique subsaharienne, âgés entre 14 et 56 ans. Pour l’analyse, nous avons créé deux groupes : les participants qui résident dans leur pays d'origine (n: 164), et la population migrante (n: 154). Dans les cas où il était pertinent, nous avons subdivisé le groupe de migrants en trois sous-groupes afin de faciliter la compréhension de la dynamique des migrations. Les participants ont été contactés par des réseaux sociaux et des relations professionnelles et personnelles en Europe et en Afrique. L'analyse par groupe (migrants et non-migrants) montre une prédilection pour des raisons économiques comme raison pour migrer et s’établir en Europe. Le retour est envisagé en tant que possibilité de stabilité et de contribution au développement du pays d’origine. Ces résultats confirment ceux de notre 1ère étude (Velandia Torres & Lacassagne, 2012), en ce qui concerne les principaux facteurs qui déterminent le processus de migration. Malgré les progrès de cette étude, elle constitue une ligne de départ pour explorer l’adaptation et l’intégration des ressortissants africains en France qui ne vise pas à établir des généralités applicables à tous les Africains qui souhaitent migrer ou qui sont actuellement dans un processus migratoire mais qui cherche à comprendre des raisons pour migrer dans une population spécifique, permettant l'accès à des phénomènes psychologiques sous-jacents. Les résultats de nos travaux nous donnent trois principaux objectifs pour la suite : a) avancer d’avantage dans la compréhension du contenu des stéréotypes sur l'Afrique , présents dans la société française , b) déterminer plus précisément l'importance de point de référence pour expliquer les motifs du processus migratoire et c) faire progresser la compréhension des relations entre les ressortissants de l'Afrique sub-saharienne et la population française, grâce à l'utilisation du questionnaire RepMut1 comme outil pour mesurer le racisme et la discrimination, entre autres phénomènes.